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Je déterre encore un vieux sujet, et je mets ces quelques réflexions sur "Donaukinder" et "Mutter" ici, histoire de ne pas créer inutilement un nouveau topic. J'écris une fois de plus un long texte, mais je crois que certaines réflexions (celles de la conclusion notamment) pourraient intéresser certains d'entre vous.

Bonne lecture Bon courage !

 

 

Un autre commentaire comparé : « Mutter » et « Donaukinder » cette fois-ci. Autant dire la vérité, l'idée de confronter les deux textes ne vient pas de moi mais de la page Facebook Donaukinder sur laquelle était écrit hier soir que les deux chansons se faisaient écho, « more or less » (soit dit en passant, la page Donau n'apparait plus sur Facebook ce matin... Mais absolument AUCUNE raison de paniquer...). Je sens que cet article va être un peu long, car j'aimerai dans un premier temps expliquer chacun des deux textes individuellement avant de les confronter.

 

Commençons donc par « Mutter ». Chanson éponyme de l'album sorti en 2001, elle est en son centre, sorte de pilier qui porte la thématique générale des dix autres chansons. Le narrateur semble adulte, mais il parle de l'enfant qu'il était, et qu'il est encore. Le premier vers souligne ce double aspect puisqu'il évoque « Les larmes d'une bande d'enfants-vieillard » que la narrateur « enfile sur un cheveu blanc / [il] jette ce cordon humide en l'air ». L'image semble dire que le narrateur a vieilli, mais qu'il n'a pas pu grandir, parce qu'il a été abandonné : « J'aurais aimé avoir une mère », dit-il. La suite de ce premier couplet s'attarde sur l'idée d'abandon, de solitude, et surtout de manque d'amour, « Il n'y a aucun soleil qui m'illumine / Aucune poitrine n'a pleuré de lait pour moi ». Il a manqué de tout ce qui est nécessaire à l'homme pour être un humain accompli et sensible, une mère, à la fois nourricière et aimant (les mots du deuxième couplet évoquent exactement cette même idée : « Je ne pouvais téter aucun sein / Je n'avais aucun repli pour m'abriter »). Ainsi, il lui semble qu'il n'est pas humain, qu'il est le résultat d'une expérience purement scientifique dont tout sentiment reste absent : « dans ma gorge, il y a un tube / Je n'ai pas de nombril sur le ventre » et au couplet suivant il ajoute « Conçu à la hâte et sans semence ». Ne connaissant pas ses origines, il souffre aussi de ne pas connaître son identité : « Personne ne m'a donné de nom ». Dans ce contexte, les répétitions de « Maman » évoquent les pleurs de l'enfant cherchant désespérément sa mère.

 

Il semble que le troisième couplet marque un tournant. Si le début de la chanson évoque la douleur de ne pas savoir d'où on vient, qui on est, d'avoir manqué d'affection et d'amour, c'est la haine qui emprunt la seconde moitié du texte : « À la mère qui ne m'a jamais fait naître / J'ai juré cette nuit / De la rendre malade / Et de la noyer ensuite dans le fleuve ». Reste sous-jacente ici une idée de révolte adolescente. Noyer la mère peut être ici une métaphore représentant le besoin de nier ses parents pour affirmer sa propre identité. Le narrateur enfant n'a beau pas avoir eu de parents, l'adolescent qu'il est ressent tout de même ce violent besoin de révolte. Le couplet suivant, répété à deux reprises, va dans ce sens, mais semble sous-entendre autre chose de plus. En effet, il semble difficile d'interpréter le vers : « Dans ses poumons loge une anguille ». Je ne suis pas sûre de pouvoir bien l'interpréter, je vais donc le faire de manière subjective, dans le but de pouvoir lier « Mutter » à « Donaukinder » toute à l'heure. Il semblerait que le changement qu'il s'opère entre le début du texte et cette deuxième partie est le fait que le narrateur aurait découvert son identité, ses origine, il aurait retrouver sa mère. Et ce qu'il a découvert est inacceptable. L'anguille dans les poumons de la mère représente pour moi la honte et le pécher : elle a fait quelque chose de grave que le narrateur aurait préférer ne jamais découvrir. En effet, maintenant qu'il semble savoir qui est sa mère, « Sur mon visage, il y a une tache de naissance » (ce qui entre en totale opposition avec les premiers et deuxièmes couplets « J' n'ai pas de nombril sur le ventre », etc.), il est encore plus malade qu'il ne l'était en ne connaissant pas ses origine. Désormais il voudrait effacer cette identité, « Sur mon visage, il y a une tache de naissance / Que le baiser du couteau me l'enlève ! », à tel point qu'il est prêt à cesser de vivre, « Même si je dois en mourir ». Alors, ce qu'il a découvert, la raison de son abandon est une chose des plus terrible peut-être révélée dans « Donaukinder ». Mais avant d'y venir un dernier mot sur « Mutter ». Les répétitions de « Maman » qui au début était les pleurs de l'enfant abandonnée, deviennent alors de cris de haine, « Maman qu'as-tu fais ! » semble-il crier. « Oh donne-moi la force » de survivre à cette infamie, de te tuer...

 

 

« Donaukinder » narre une sombre histoire, où il est question de maladie, d'épidémie. « Le Danube s'écoule en une hémorragie / Où réconfort et souffrance se répandent » : le mal dont il est question est intimement lié au fleuve, et, paradoxalement (encore une fois!) le fleuve est aussi un « réconfort » face à ce mal. Pourquoi ? Il faut avancer un peu dans l'explication, mais nous y reviendrons. Lindemann insiste sur la description de cette épidémie qui à décimé tout un paysage : « Les flots rouges comme la rouille / Les poissons étaient asphyxiés / Et tous les cygnes morts / Sur les berges, dans les près / Les animaux tombent malade / […], une horrible puanteur / Se déversa dans le fleuve ». Ainsi un mal autour du fleuve fait mourir les être vivant, change l'eau de couleur. Et, là encore, un paradoxe, puisque à la fois le fleuve être la source de l'épidémie, mais quelqu'un ou quelque chose aurait « [déversé] » ce mal dans le fleuve. Quel est ce mal ?

 

Si un partie du texte insiste sur la description d'un mal déformant toute une région, celle du Danube, l'autre partie à pour thématique principale le secret, le fait de ne pas savoir. Le refrain est essentiellement constitué autour du secret : « Où sont les enfants / Personne ne sait ce qui est arrivé ici / Personne n'a rien vu ». Idée renforcée par le premier vers du deuxième couplet : « Personne ne sait ce qui s'est passé ici ». On insiste ici sur le fait que personne ne peut dire ce qui s'est passé, que personne ne comprend pourquoi tous ces animaux mort, tout ce paysage détruit. Quant aux enfants, sont-ils morts eux aussi ? « Personne n''a rien vu ». Pourtant, des personnes étaient présentes sur la berge : « des mères se tinrent au bord du fleuve / Et versèrent un flots de larmes ». Les enfants se seraient-ils noyés dans le Danube ? Revenons au premier couplet. Plus haut, nous soulignions le fait qu'une épidémie avait d'abord décimé les êtres vivants au bord du Danube, et que, paradoxalement, si la maladie semblait venir du fleuve, on y a déversé le mal dedans. L'interprétation qu'on peut en faire serait : il y a eu une grave épidémie qui a atteint les populations humaines et animales de cette régions, tuant les être les plus faibles, donc les enfants (concernant la nature de la maladie, j'ai envie de dire peu importe, même se l'évocation des « rats repus et gras » peut faire penser à la peste). Tellement le nombre de victime a été grand, les parents n'ont pas pu donner de sépulture aux morts, ils les ont donc jeté dans le fleuve. Leur pêcher a peut-être même été plus grand : de peur de voir les enfants encore en vie atteints pas la maladie, ils ont préféré les noyer.

 

Cette faute grave explique alors toute cette atmosphère de secret qui pèse autour de ces événements, que l'on ne peut que deviner en négatif. La vérité est que tout le monde sait ce qu'il s'est passé, la population est en deuil, « Des drapeaux noirs sur toute la ville », mais la honte est si grande qu'on n'ose rien dire, qu'on préfère faire comme si on ne savait pas. Le pêcher est si grand, la honte si insupportable, que « les hommes partirent » emportant avec eux le secret. Et seul ce paysage dévasté porte encore les stigmates du drame.

 

 

Quel lien faire alors entre « Mutter » et « Donaukinder » ? On pourrait penser que le narrateur s'exprimant dans « Mutter » est un des enfants du Danube rescapé de l'épidémie et de la noyade. Orphelin, il cherche à savoir d'où il vient. Il découvre alors le secret, le drame qui s'est joué sur les berges de Danube. Ainsi la lecture de « Donaukinder » révèlerait l'histoire du narrateur de « Mutter », les deux textes, pouvant être lus et compris de manière indépendante, se font alors écho. Je me demande alors si nous savons quand est-ce que Lindemann a écrit « Donaukinder ». Il ne serait pas impossible que l'écriture de ce texte date de la création de l'album Mutter et que le texte n'ait finalement pas été retenu. Le groupe a-t-il peut-être même travailler sur la composition musicale de « Donaukinder » pendant le période Mutter. Ce n'est qu'une supposition de ma part, mais le solo de guitare de cette chanson me rappelle systématiquement celui que l'on trouve dans « Mein Herz brennt ». De plus, « Donaukinder » ne se trouve pas au cœur de l'album Liebe ist für alle da, mais dans les bonus. Pourquoi, alors qu'il s'agit, selon moi, de l'un des meilleures chanson de l'album ? Peut-être parce qu'ils auraient ressorti et retravaillé une vieille démo datant de leur travail sur Mutter. Absolument rien ne peut confirmer (ou infirmer) mes dires, c'est une réflexion personnelle. D'un autre côté, Lindemann aurait très bien pu écrire les paroles de « Donaukinder » au moment de composer Liebe ist für alle da en référence à Mutter. Quoi qu'il en soit, et peut-importe les dates d'écriture et de composition, les deux textes partagent un lien certain.

 
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Je me suis récemment penchée sur la signification de cette chanson si belle et mélancolique et ffectivement elle serait inspirée de ce desastre, et «les enfants» sont bien les poissons.! C'est une cha

Bonjour, j'ai bien lu le topic et je souhaite apporter ma pierre à l'édifice. J'ai vécu sept ans en Allemagne et j'ai récemment découvert une petite référence culturelle :  https://www.youtu

Bonjour, Tout à fait d’accord, links est le seul contre-exemple à mon sens (réponse binaire à toutes les accusations « rechts »). Concernant Rammlied je vois également ça de manière plus généra

Trop forte... Non, non ! Mes remarques sur les textes se donnent un air, mais à la fin ça ne vaut pas grand chose (bien moins que les textes eux-mêmes, cela va sans dire^^)

Concrètement : on a des infos sur "Donau", au moins sur sa date de composition ? Y'aurait pas Paul ou Richoune qui auraient glissé qqch à se propos en interview ? Si quelqu'un a une piste (je me vois pas me taper toutes les interviews données depuis la sortie de LIFAD...)

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Donau est un pur produit des sessions LIFAD. Absolument rien ne la rattache à la période Mutter en terme de composition, même de loin. 

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  • 3 years later...
On 30/10/2010 at 0:11 AM, Kreuz said:

Malheureusement, le Danube n'en est pas à son premier désastre. Il y a eu celui de Baia Mare en 2000, qui a peut être inspiré cette chanson...

A mon avis, les enfants sont une métaphore de la faune/flore du fleuve... qui a bien morflé déjà à l'époque et jusque la mer noire.

 

Je me suis récemment penchée sur la signification de cette chanson si belle et mélancolique et ffectivement elle serait inspirée de ce desastre, et «les enfants» sont bien les poissons.! C'est une chanson écolo, Till aime la nature!

 

Les pluies extrêmement fortes du 30 janvier 2000 ont provoqué la rupture d'un barrage, provoquant l'inondation d'une mine d'or. 100 000 m³ d'eau se sont déversés dans le Danube, contenant des métaux lourds et de la cyanure de sodium . Le poison a été transporté le long de la rivière, causant des ravages dans plusieurs pays; l'eau potable est devenue empoisonnée, et les gens ont fui les environs pour échapper au poison mortel, qui a rapidement détruit toute vie dans et autour de la rivière elle-même. Beaucoup d'enfants ont évidemment été touchés par cette catastrophe, mais le nom «Donaukinder» se réfère plus probablement métaphoriquement aux poissons de la rivière, considérés comme les «enfants» du Danube; le poisson a évidemment subi le plus directement la pleine force de cette catastrophe et la question «Où sont les enfants?» Fait référence à l'effondrement de la population de poissons.

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  • 2 weeks later...
Le 04/12/2017 à 19:56, Tillicious a dit :

C'est marrant mais à chaque fois que j'écoute cette chanson c'est Tchernobyl qui me viens en tête...

Je suis au CDI de mon lycée et je viens de me taper une énorme barre j'en peux plus xD

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Il y a 2 heures, cameliaR+ a dit :

Je suis au CDI de mon lycée et je viens de me taper une énorme barre j'en peux plus xD

Purée que de souvenirs !!!! Moi aussi je passais mon temps au CDI du lycée sur RAMMSTEINWORLD

Je me fais vieux :lol:

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Il y a 1 heure, GuiBGuiB a dit :

Purée que de souvenirs !!!! Moi aussi je passais mon temps au CDI du lycée sur RAMMSTEINWORLD

Je me fais vieux :lol:

Je pense y retourner demain en espérant trouver des sujets qui vont me faire rire :lol:

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  • 9 months later...

Bonjour, j'ai bien lu le topic et je souhaite apporter ma pierre à l'édifice.

J'ai vécu sept ans en Allemagne et j'ai récemment découvert une petite référence culturelle

https://www.youtube.com/watch?v=aLAxbQxyJSQ

Sagt mir wo die Blumen sind.

Découvert par hasard en regardant un documentaire animalier où une allemande chante une chanson que je prenais pour une berceuse à une guenon aveugle dans une réserve africaine.

 

Sag mir wo die Blumen sind,
wo sind sie geblieben
Sag mir wo die Blumen sind,
was ist geschehen?
Sag mir wo die Blumen sind,
Mädchen pflückten sie geschwind
Wann wird man je verstehen,
wann wird man je verstehen?

 

Je vois un gros parallèle entre

"dites-moi où sont les fleurs" et "où sont les enfants du Danube"

impression renforcé par la question

"que s'est-il passé" (was ist geschehen) auquel Rammstein répond par "personne ne sait ce qui s'est passé" (niemand weiß was ist geschehen)

 

La chanson Sagt mir wo die Blumen sind parle des fleurs que les filles récoltent, des filles que les hommes récoltent, des hommes que les guerres récoltent, des soldats que les tombes récoltent, des tombes sur lesquelles souffle le vent du printemps et poussent des fleurs que les filles récoltent ET AINSI DE SUITE . Chaque strophe se termine par "quand comprendra-t-on ?"

C'est donc une chanson antimilitariste de 1955 qui tirait le triste bilan des deux guerres mondiales et de la troisième qui s'annonçait et qui déplorait son côté cyclique. (la chanson se termine sur la première strophe, de plus, toutes les strophes ont quasiment la même structure, seuls quelques mots varient, ce qui renforce le côté cyclique).

 

Il n'est pas déconnant de penser que Rammstein souhaite dénoncer les massacres nazis mais je pencherais davantage pour l'explication écologiste, parce que ça colle mieux, qu'on parle beaucoup de grippe aviaire, porcine, de zombies, de pandémies de nos jours., qu'il y a un fait divers concordant dans le passé récent (cf. les autres posts du topic) et que Rammstein aime (et a raison) de plonger notre nez dans notre merde : tous les nazis sont morts, ça ne coûte rien de les dénoncer, en revanche nous contribuons tous à détruire la planète, c'est moins confortable à entendre, c'est là que ça gratte aujourd'hui. Et c'est là que ça devient fort.

Dans sa chanson, Rammstein parle d'une catastrophe unique. Mais son refrain, qui fait référence à une chanson cyclique, nous suggère fortement que cette catastrophe est amenée à se reproduire et que, de la même manière que les hommes ne tirent aucune leçon des guerres passées, ils ne tirent aucune leçon non plus des catastrophes écologiques (et que le réchauffement climatique fera doublement mal).

La référence au joueur de flûte (disparition d'enfants + présence de rats) n'est pas centrale mais certainement par anodine non plus. Rammstein n'illustre pas un fait divers, il le recompose avec toutes ses références, tout ce qui peut habiter et hanter le peuple allemand : les contes, la guerre, les conséquences de la société de consommation.

C'est là que c'est beau : du fait divers recomposé, différents niveaux de lecture, dire sans dire tout en disant.

 

Notez que Rammstein fait une critique de la société de consommation encore plus caustique sur la chanson "Mehr" et ce, sur le même album, ce qui renforce mon interprétation pour une lecture écolo.

En fait, Rammstein ne parle jamais de nazisme (des contre exemples à part le bruit de bottes sur Links ?). Ce qui s'en rapproche le plus c'est le passage dans "Rammlied" où ils paraphrasent la maxime nazie (ein Reich, ein Volk, ein Führer) de deux manières différentes pour dire que ce qui a porté les dictateurs à leur sommet (la vénération des foules, le besoin d'appartenance à un groupe, d'identification à un leader), existe toujours fortement en Europe, ne serait-ce que dans les fans de Rammstein (on pourrait étendre aux clubs sportifs, partis politiques).

 

En espérant que mon explication fasse sens à vos yeux.

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Bonjour,

Le 11/10/2018 à 22:59, HerrBibi a dit :

En fait, Rammstein ne parle jamais de nazisme (des contre exemples à part le bruit de bottes sur Links ?). Ce qui s'en rapproche le plus c'est le passage dans "Rammlied" où ils paraphrasent la maxime nazie (ein Reich, ein Volk, ein Führer) de deux manières différentes pour dire que ce qui a porté les dictateurs à leur sommet (la vénération des foules, le besoin d'appartenance à un groupe, d'identification à un leader), existe toujours fortement en Europe, ne serait-ce que dans les fans de Rammstein (on pourrait étendre aux clubs sportifs, partis politiques).

Tout à fait d’accord, links est le seul contre-exemple à mon sens (réponse binaire à toutes les accusations « rechts »). Concernant Rammlied je vois également ça de manière plus générale qu’une référence au totalitarisme. À ma première écoute j’étais justement convaincu que le texte jouait ironiquement sur la notoriété de Rammstein et de sa potentielle « influence » sur les fans dont Rammstein ne veut pas (d’où la ridiculisation du « gourou » à la tête et le nom de Rammlied). Je reste toujours sur cette interprétation et considère qu’elle peut s’appliquer de la même manière à une infinité de configurations différentes comme tu en as évoquées quelques-unes.

En conséquent  je pense également que même SI le refrain fait référence à cette chanson, la référence est « détournée » vers une autre catastrophe (écologique).

Le 11/10/2018 à 22:59, HerrBibi a dit :

Notez que Rammstein fait une critique de la société de consommation encore plus caustique sur la chanson "Mehr" et ce, sur le même album, ce qui renforce mon interprétation pour une lecture écolo.

 

Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots j’ai toujours attendu plus de cette chanson qui (c’est mon avis personnel) ne brille que par son texte, le reste étant très brouillon (toujours mon avis personnel) et mériterait une version achevée. Mais en ce qui concerne le texte, je l’apprécie tout comme le reste de l’album et de ses chansons bonus. J’ai toujours trouvé les textes de Rammstein atemporel, mais paradoxalement dans LIFAD je trouve que les textes sont devenus plus modernes sans perdre ce côté atemporel. Même si l’impression vient peut-être simplement du fait que les textes soient plus élaborés. Du coup je suis impatient de voir ce que donneront les chansons du prochain album non seulement musicalement mais aussi côté texte. Littéralement une décennie après LIFAD...

 

Le 11/10/2018 à 22:59, HerrBibi a dit :

Dans sa chanson, Rammstein parle d'une catastrophe unique. Mais son refrain, qui fait référence à une chanson cyclique, nous suggère fortement que cette catastrophe est amenée à se reproduire et que, de la même manière que les hommes ne tirent aucune leçon des guerres passées, ils ne tirent aucune leçon non plus des catastrophes écologiques (et que le réchauffement climatique fera doublement mal).

 

C’est le point le plus intéressant. Rien que pour cela j’aimerais énormément savoir s’il s’agit d’une référence ou d’un hasard. En effet bien que la ressemblance soit troublante et la référence fort possible, je ne pense pas que les structures de ce genre soient rares dans la chanson allemande. Un hasard n’est donc pas à exclure, malheureusement à ma connaissance la question n’a été soulevée dans aucune interview. En tout cas, si référence il y a ce serait assez dommage qu’elle ne soit jamais soulevé par un membre du groupe.

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  • 8 months later...
  • 1 year later...
Guest Im Namen des Herren

Donaukinder parle de plusieurs graves pollution qu'a subi le Danube causant la destruction de la faune de celui-ci, la chanson parle de ce que subissent les animaux marins suite à ça "Les enfants du Danube" est une métaphore des animaux marins vivant dans le Danube. 

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il y a 25 minutes, Armando a dit :

Donaukinder parle de plusieurs graves pollution qu'a subi le Danube causant la destruction de la faune de celui-ci, la chanson parle de ce que subissent les animaux marins suite à ça "Les enfants du Danube" est une métaphore des animaux marins vivant dans le Danube. 

 

De la même façon que nous parlons des "enfants du Gange" pour désigner les indiens 1487779320-img-7786.jpg

Edited by DarthSyphilis
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Il y a 2 heures, Armando a dit :

Donaukinder parle de plusieurs graves pollution qu'a subi le Danube causant la destruction de la faune de celui-ci, la chanson parle de ce que subissent les animaux marins suite à ça "Les enfants du Danube" est une métaphore des animaux marins vivant dans le Danube. 


Les années de questions sur le sous texte a propos de la Shoah résolu par Armando, la chanson parle en fait de poisson 👏🏻

Edited by BückstabuGO
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Guest Im Namen des Herren
Il y a 2 heures, BückstabuGO a dit :


Les années de questions sur le sous texte a propos de la Shoah résolu par Armando, la chanson parle en fait de poisson 👏🏻

 

Il y a 1 heure, Till_Lindemann a dit :

Ce troll 

Du calme ce n'est que MON interprétation 🙃

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Le 24/05/2014 à 11:00, CyrBrennt a dit :

Je déterre encore un vieux sujet, et je mets ces quelques réflexions sur "Donaukinder" et "Mutter" ici, histoire de ne pas créer inutilement un nouveau topic. J'écris une fois de plus un long texte, mais je crois que certaines réflexions (celles de la conclusion notamment) pourraient intéresser certains d'entre vous.

Bonne lecture Bon courage !

 

 

Un autre commentaire comparé : « Mutter » et « Donaukinder » cette fois-ci. Autant dire la vérité, l'idée de confronter les deux textes ne vient pas de moi mais de la page Facebook Donaukinder sur laquelle était écrit hier soir que les deux chansons se faisaient écho, « more or less » (soit dit en passant, la page Donau n'apparait plus sur Facebook ce matin... Mais absolument AUCUNE raison de paniquer...). Je sens que cet article va être un peu long, car j'aimerai dans un premier temps expliquer chacun des deux textes individuellement avant de les confronter.

 

Commençons donc par « Mutter ». Chanson éponyme de l'album sorti en 2001, elle est en son centre, sorte de pilier qui porte la thématique générale des dix autres chansons. Le narrateur semble adulte, mais il parle de l'enfant qu'il était, et qu'il est encore. Le premier vers souligne ce double aspect puisqu'il évoque « Les larmes d'une bande d'enfants-vieillard » que la narrateur « enfile sur un cheveu blanc / [il] jette ce cordon humide en l'air ». L'image semble dire que le narrateur a vieilli, mais qu'il n'a pas pu grandir, parce qu'il a été abandonné : « J'aurais aimé avoir une mère », dit-il. La suite de ce premier couplet s'attarde sur l'idée d'abandon, de solitude, et surtout de manque d'amour, « Il n'y a aucun soleil qui m'illumine / Aucune poitrine n'a pleuré de lait pour moi ». Il a manqué de tout ce qui est nécessaire à l'homme pour être un humain accompli et sensible, une mère, à la fois nourricière et aimant (les mots du deuxième couplet évoquent exactement cette même idée : « Je ne pouvais téter aucun sein / Je n'avais aucun repli pour m'abriter »). Ainsi, il lui semble qu'il n'est pas humain, qu'il est le résultat d'une expérience purement scientifique dont tout sentiment reste absent : « dans ma gorge, il y a un tube / Je n'ai pas de nombril sur le ventre » et au couplet suivant il ajoute « Conçu à la hâte et sans semence ». Ne connaissant pas ses origines, il souffre aussi de ne pas connaître son identité : « Personne ne m'a donné de nom ». Dans ce contexte, les répétitions de « Maman » évoquent les pleurs de l'enfant cherchant désespérément sa mère.

 

Il semble que le troisième couplet marque un tournant. Si le début de la chanson évoque la douleur de ne pas savoir d'où on vient, qui on est, d'avoir manqué d'affection et d'amour, c'est la haine qui emprunt la seconde moitié du texte : « À la mère qui ne m'a jamais fait naître / J'ai juré cette nuit / De la rendre malade / Et de la noyer ensuite dans le fleuve ». Reste sous-jacente ici une idée de révolte adolescente. Noyer la mère peut être ici une métaphore représentant le besoin de nier ses parents pour affirmer sa propre identité. Le narrateur enfant n'a beau pas avoir eu de parents, l'adolescent qu'il est ressent tout de même ce violent besoin de révolte. Le couplet suivant, répété à deux reprises, va dans ce sens, mais semble sous-entendre autre chose de plus. En effet, il semble difficile d'interpréter le vers : « Dans ses poumons loge une anguille ». Je ne suis pas sûre de pouvoir bien l'interpréter, je vais donc le faire de manière subjective, dans le but de pouvoir lier « Mutter » à « Donaukinder » toute à l'heure. Il semblerait que le changement qu'il s'opère entre le début du texte et cette deuxième partie est le fait que le narrateur aurait découvert son identité, ses origine, il aurait retrouver sa mère. Et ce qu'il a découvert est inacceptable. L'anguille dans les poumons de la mère représente pour moi la honte et le pécher : elle a fait quelque chose de grave que le narrateur aurait préférer ne jamais découvrir. En effet, maintenant qu'il semble savoir qui est sa mère, « Sur mon visage, il y a une tache de naissance » (ce qui entre en totale opposition avec les premiers et deuxièmes couplets « J' n'ai pas de nombril sur le ventre », etc.), il est encore plus malade qu'il ne l'était en ne connaissant pas ses origine. Désormais il voudrait effacer cette identité, « Sur mon visage, il y a une tache de naissance / Que le baiser du couteau me l'enlève ! », à tel point qu'il est prêt à cesser de vivre, « Même si je dois en mourir ». Alors, ce qu'il a découvert, la raison de son abandon est une chose des plus terrible peut-être révélée dans « Donaukinder ». Mais avant d'y venir un dernier mot sur « Mutter ». Les répétitions de « Maman » qui au début était les pleurs de l'enfant abandonnée, deviennent alors de cris de haine, « Maman qu'as-tu fais ! » semble-il crier. « Oh donne-moi la force » de survivre à cette infamie, de te tuer...

 

 

« Donaukinder » narre une sombre histoire, où il est question de maladie, d'épidémie. « Le Danube s'écoule en une hémorragie / Où réconfort et souffrance se répandent » : le mal dont il est question est intimement lié au fleuve, et, paradoxalement (encore une fois!) le fleuve est aussi un « réconfort » face à ce mal. Pourquoi ? Il faut avancer un peu dans l'explication, mais nous y reviendrons. Lindemann insiste sur la description de cette épidémie qui à décimé tout un paysage : « Les flots rouges comme la rouille / Les poissons étaient asphyxiés / Et tous les cygnes morts / Sur les berges, dans les près / Les animaux tombent malade / […], une horrible puanteur / Se déversa dans le fleuve ». Ainsi un mal autour du fleuve fait mourir les être vivant, change l'eau de couleur. Et, là encore, un paradoxe, puisque à la fois le fleuve être la source de l'épidémie, mais quelqu'un ou quelque chose aurait « [déversé] » ce mal dans le fleuve. Quel est ce mal ?

 

Si un partie du texte insiste sur la description d'un mal déformant toute une région, celle du Danube, l'autre partie à pour thématique principale le secret, le fait de ne pas savoir. Le refrain est essentiellement constitué autour du secret : « Où sont les enfants / Personne ne sait ce qui est arrivé ici / Personne n'a rien vu ». Idée renforcée par le premier vers du deuxième couplet : « Personne ne sait ce qui s'est passé ici ». On insiste ici sur le fait que personne ne peut dire ce qui s'est passé, que personne ne comprend pourquoi tous ces animaux mort, tout ce paysage détruit. Quant aux enfants, sont-ils morts eux aussi ? « Personne n''a rien vu ». Pourtant, des personnes étaient présentes sur la berge : « des mères se tinrent au bord du fleuve / Et versèrent un flots de larmes ». Les enfants se seraient-ils noyés dans le Danube ? Revenons au premier couplet. Plus haut, nous soulignions le fait qu'une épidémie avait d'abord décimé les êtres vivants au bord du Danube, et que, paradoxalement, si la maladie semblait venir du fleuve, on y a déversé le mal dedans. L'interprétation qu'on peut en faire serait : il y a eu une grave épidémie qui a atteint les populations humaines et animales de cette régions, tuant les être les plus faibles, donc les enfants (concernant la nature de la maladie, j'ai envie de dire peu importe, même se l'évocation des « rats repus et gras » peut faire penser à la peste). Tellement le nombre de victime a été grand, les parents n'ont pas pu donner de sépulture aux morts, ils les ont donc jeté dans le fleuve. Leur pêcher a peut-être même été plus grand : de peur de voir les enfants encore en vie atteints pas la maladie, ils ont préféré les noyer.

 

Cette faute grave explique alors toute cette atmosphère de secret qui pèse autour de ces événements, que l'on ne peut que deviner en négatif. La vérité est que tout le monde sait ce qu'il s'est passé, la population est en deuil, « Des drapeaux noirs sur toute la ville », mais la honte est si grande qu'on n'ose rien dire, qu'on préfère faire comme si on ne savait pas. Le pêcher est si grand, la honte si insupportable, que « les hommes partirent » emportant avec eux le secret. Et seul ce paysage dévasté porte encore les stigmates du drame.

 

 

Quel lien faire alors entre « Mutter » et « Donaukinder » ? On pourrait penser que le narrateur s'exprimant dans « Mutter » est un des enfants du Danube rescapé de l'épidémie et de la noyade. Orphelin, il cherche à savoir d'où il vient. Il découvre alors le secret, le drame qui s'est joué sur les berges de Danube. Ainsi la lecture de « Donaukinder » révèlerait l'histoire du narrateur de « Mutter », les deux textes, pouvant être lus et compris de manière indépendante, se font alors écho. Je me demande alors si nous savons quand est-ce que Lindemann a écrit « Donaukinder ». Il ne serait pas impossible que l'écriture de ce texte date de la création de l'album Mutter et que le texte n'ait finalement pas été retenu. Le groupe a-t-il peut-être même travailler sur la composition musicale de « Donaukinder » pendant le période Mutter. Ce n'est qu'une supposition de ma part, mais le solo de guitare de cette chanson me rappelle systématiquement celui que l'on trouve dans « Mein Herz brennt ». De plus, « Donaukinder » ne se trouve pas au cœur de l'album Liebe ist für alle da, mais dans les bonus. Pourquoi, alors qu'il s'agit, selon moi, de l'un des meilleures chanson de l'album ? Peut-être parce qu'ils auraient ressorti et retravaillé une vieille démo datant de leur travail sur Mutter. Absolument rien ne peut confirmer (ou infirmer) mes dires, c'est une réflexion personnelle. D'un autre côté, Lindemann aurait très bien pu écrire les paroles de « Donaukinder » au moment de composer Liebe ist für alle da en référence à Mutter. Quoi qu'il en soit, et peut-importe les dates d'écriture et de composition, les deux textes partagent un lien certain.

 

Ton épidémie est peu être un avortement en masse, d'où la honte des mères et l'abandon des pères. Le Danube serait un point géographique pour montrer les hémorragies des femmes, l'acte d'avortement étant contraire à la nature les animaux mourant seraient une preuve supplémentaire. Quand aux rats ils seraient gros en se nourrissant des vermines. Mais le lien entre les deux chansons fait sens. 

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