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on retrouve quand même un champ lexical commun, il y a l'idée de la bête qui blesse dans son etreinte, après je suis pas un expert en analyse alors je saurais pas trop expliqué pourquoi mais même dans la rythmique ça m'a tout de suite fait tilter.

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Moi qui suis en Seconde et qui vient d'étudier La Fontaine, ça me fait une fable de plus encore une fois.. x)

 

Mais t'as raison pour les ressemblances, il s'en est sûrement inspiré ( avec les griffes et l'histoire de bête ), on dirait qu'il a associé le lion, la " bête " à l'amour pour créer une image inquiétante et dangereuse mais aussi pour évoquer l'image du prédateur en amour, soit avec l'idée que ce sentiment chasse les Hommes soit que ce sont ces Hommes qui chassent l'amour pour le trouver.

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Oui en fin de compte on pourrait dire que le fauve alterne le role des deux différents éléments communs à ces deux textes: L'amour/L'amoureux

On pourrait dire que ça sépare beaucoup donc ces deux textes mais c'est paradoxalement ce qui m'a fait faire le rapprochement.

 

Oui en 1ère Scientifique on étudie beaucoup LF d'ailleurs c'est quand on a eu ce texte en classe que j'ai senti que ça me rappelait quelque chose, c'est en vérifiant la trad d'amour que j'ai constaté les ressemblances.

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Et puis quand on sait que Rammstein aime l'ironie, pas étonnant que les rôles aient été inversés.

 

Bon bah je sais à quoi m'attendre l'année prochaine et j'espère que ça me fera aussi penser à d'autres paroles  ^_^

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  • 2 months later...

Vu qu'il n'y a pas de topic pour ces paroles j'en ouvre un.

Juste pour dire, vous croyez que Till aurait pu être influencé par La Fontaine ? Il y a des similitudes troublantes.

http://www.jdlf.com/lesfables/livreiv/lelionamoureux

 

Je réponds un peu tard, mais je viens juste d'arriver... 

 

 

À part la métaphore amour/bête (et le champ lexical qui s'en dégage) je ne trouve pas que les textes aient le même point de vue. 

Chez La Fontaine, c'est le lion qui aime et qui va accepter de perdre sa propre identité (on lui coupe les griffes, on lui lime les dents) par amour. La bête est battue par l'amour.

Le texte de Till ne prend pas le même point de vue. Ici le lion/la bête c'est l'amour lui-même qui dévore le narrateur, qui n'est pas une bête lui, mais simplement rendu à sa condition d'humain qui veut dompter l'amour et qui fini par en mourir.

 

On trouve en commun un même constat sur l'amour : il nous perd, nous enlève notre identité, nous blesse. Toutefois, chez La Fontaine le lion est victime, pour "Amour" la bête est le tortionnaire. 

Je ne pense pas que Till se soit directement inspiré de La Fontaine...

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  • 6 months later...

Quelques remarques, fruit de ma réflexion sur le texte de cette chanson.


 


Avec ce texte Lindemann aborde l'un de ses sujets de prédilection : l'amour et les peines qu'il nous cause. Toutefois, il ne se contente pas de décrire une énième peine de cœur, mais il semble avoir gagné une certaine maturité. En effet, l'Amour est personnifié sous les traits d'un « bête sauvage ». Cette capacité à la métaphore est la preuve d'une véritable maturité dans l'écriture et d'un recul prit par rapport au vécu et aux sentiments éprouvés.


 


Est présente ici une image chère à Lindemann, l'assimilation des sentiments et de la relation amoureuse à l'idée de traque. Toutefois, ce n'est pas la narration d'une séduction (comme c'est le cas dans « Du riechst so gut » ou « Waidmanns Heil »), mais la description de la manière dont on s'éprend. Nous, auditeurs, et narrateur, sommes la proie de l'Amour qui « Part en chasse autour de baisers et de bougies » et que nous voulons absolument « dompter ». Malheureusement, nous finissons « capturés entre [ses] dents ».


 


Cette « bête sauvage » sait se faire douce et agréable pour mieux nous toucher puisqu'elle « Dépose des baisers comme des ventouses sur tes lèvres / Creuse des couloirs à travers tes côtes / Se laisse tomber douce comme la neige / D'abord, ça devient brûlant, puis froid, à la fin ça fait mal ». C'est avec beaucoup de justesse que Lindemann décrit l'évolution du sentiment qui laisse d'abord une douce sensation mais qui fini par nous blesser parce qu'il s'immisce dans tout notre être, toute notre âme. Les deux premiers couplets témoignent de cette évolution : le vocabulaire du premier couplet évoque des choses agréables, les « baisers », les « bougies » même si on ressent un certain malaise (« cœur brisé »), la « bête » se contente de « te [respirer], te [poursuivre] ». Dans un deuxième temps, l'Amour se fait violent et torture le narrateur : « Elle mord, me griffe et me donne des cours de pieds / Me tient avec mille bras / Me traîne dans son nid d'amour / Me bouffe corps et âme / Me vomit après un jour ou une année ». On reconnaît ici l'aspect viscéral de l'écriture de Lindemann qui va jusqu'à décrire la digestion de cette bête, qui nous rabaisse plus bas que terre, nous réduit à de la simple nourriture.


 


La métaphore qui assimile l'amour à une « bête sauvage » est présente jusque dans les sonorités du texte avec des allitérations en R (que Lindemann fait particulièrement bien ressortir dans son chant) qui laissent entendre la respiration et le grognement de la créature en chasse. Ces sonorités se font d'ailleurs trainantes et réalistes sur le fin de chaque vers : « Tier », « nach dir », « Herzen », « Kerzen », « Amour », « nach mir », « Haar », « Jahr », etc.


 


« Amour » est une chanson au texte très riche. En plus de cette description, à la fois juste et imagée, de ce qui constitue la plus grande partie des vies humaines, le texte propose un jeu de miroir entre les pronoms « je » et « tu ». Au cours du premier couplet c'est le « tu » qui est à l'honneur, le narrateur s'adresse directement à l'auditeur, l'incluant explicitement dans son discours, rappelant ainsi qu'il décrit un sort commun à toute l'Humanité. Dans le second couplet le narrateur s'exprime à la première personne exprimant ainsi les douleurs profondes que cause l'amour dans nos cœurs et nos âmes. Ce glissement entre les deux couplets représente les deux personnes qui s'aiment et se rapprochent. Le troisième couplet, mélange entre les deux premier (alterne donc le « tu » puis le « je ») est sans doute l'image de l'union, l'entremêlement des deux êtres, jusqu'au déchirement final, puisque la phrase finale, répétée à quatre reprises, est un véritable appel à l'aide : « S'il te plaît, s'il te plaît, donne-moi du poison ». Ainsi nous sommes les proies, les prisonniers de l'Amour et la seule délivrance possible face aux souffrances de cet enlèvement et de ces tortures est la mort.


 


 


Marqué par les grandes thématiques chères à Lindemann, Sentiments – Violence, « Amour » est bien le texte de la maturité. La mise à distances des Peines de cœurs dans la capacité à les métaphoriser, et une maîtrise de l'écriture poétique dans ce qu'elle a de plus complet (les images produites et la composition même du texte) font de ce texte un des plus aboutis (selon moi) de Rammstein. 


Edited by CyrBrennt
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