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Rhinocéros d'Eugéne Ionesco (et éventuellement tout ce qui touche à l'absurde)


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Rhinocéros est une pièce d' Eugéne Ionesco en trois actes, en prose, parue en 1959.

L'oeuvre appartient au genre du théâtre de l'absurde. L'absurde vise à faire réfléchir en mêlant du comique (on n'est pas mort de rire en lisant l'oeuvre, loin de là, mais il faut réfléchir justement à l'absurdité des situations. Même si ce n'est qu'un sourire qui est provoqué, c'est une joie assez malsaine) à un fond tout de même tragique. Sur une forme qui pourrait sembler incohérente le fond est assez poussé.

Alors le synopsis de l'histoire en elle même: Un homme de tempérament plutôt indolent, Bérenger et son ami Jean vivent dans une tranquille petite ville de province quand ils voient passer stupéfaits un rhinocéros. Bientôt les rhinocéros se démultiplient, à une vitesse phénoménale, c'est un mal dont toute la population ou presque est atteinte.

Seul Bérenger survivra. L'anti héros devient héros.

L'absurde se situe à plusieurs niveau:

-la logique expliquée par un logicien dans l'acte un par des syllogismes tordus (Tous les chats ont quatre pattes. Mon chien a quatre pattes. Donc mon chien est un chat par exemple).

-personne ne se demande dans un premier temps d'où viennent les rhinocéros: le débat porte à savoir: est un rhinocéros d'Asie ou d'Afrique

-usw je ne vais pas spoiler davantage

Maintenant la dénonciation et la réfléxion:

L'épidemie qui fait que les gens se transforment en rhinocéros est une métaphore pour montrer comment tout d'abord une personne quelconque puis ensuite une population toute entière, même les intellectuels et les meilleurs de ses éléments peuvent adhérer et se laisser prendre au piège des idées extrêmistes.

Tous les personnages à l'exception de Bérenger sont enfermés dans un esprit de système: le logicien ne raisonnant que par la logique, Jean qui est une caricature des idées de droite musclées, entre cette droite et l'extrême droite il n'y a qu'un pas, et un autre personnage suit le même schéma de caricature mais concernant la gauche.

L'anti héros après avoir perdu toute affection, avoir perdu l'amour, est tenté puis se résigne, il se battra jusqu'au bout.

La dimension que prend la pièce est interessante: elle est intemporelle, devient presque onirique, l'espace se rétréci, idem pour le temps. Comme si l'issue était adhére ou crève.

Inutile je pense de dire pourquoi j'ai aimé.

Ionesco étant Roumain, cette pièce tend aussi à dénoncer ce qui se passe dans son pays: après le fascisme, voici le régime de Ceausescu...

Cette pièce est une mise en garde.

Pour anecdote, elle aurait incité des canadiens à former en 1963 le parti Rhinocéros, satire politique des autres partis canadiens et qui dura jusqu'au milieu des années 90. Vous pouvez retrouver le parti ici. J'adore son programme.

Qui connait Rhinocéros ici? Qui a eu la chance de le voir en representation?Ou souhaite juste parler absurde en général?

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moi je connais pas rhinocéros

mais j'ai etudier le roi se meurt du même auteur

la piéce est trés bizard

RESUME DE LA PIECE

Au lever du rideau, le Garde annonce solennellement la Cour, le roi Bérenger Ier entre dans la salle du trône et sort, il est suivi des deux reines, Marguerite et Marie, de Juliette et du Médecin. La situation est préoccupante : le froid s’est installé, le chauffage refuse de fonctionner, le soleil se rebelle et les murs du palais se lézardent. La reine Marie qui pleure devant cette dégradation se fait tancer par la reine Marguerite pour sa frivolité. Il est convenu que le roi doit être informé de cet état et que la fin de son règne est proche, mais la reine Marie refuse de croire à l’irréversibilité des choses. La reine Marguerite insiste : le sol est mou, il n’a pas d’armée dans le royaume, la population vieillit, le roi est malade. C’est assuré par le Médecin qui rapporte que les astres sont formels, c’est la fin.

Bérenger Ier entre dans la salle du trône et se plaint de sa santé, de l’état de l’Univers, du royaume, ce que le Médecin confirme en l’informant de sa mort prochaine. Le roi refuse d’admettre la réalité, même s’il convient que tout n'est pas pour le mieux, d’ailleurs il n’a pas encore décidé de mourir. Toute la cour, à l’exception de la reine Marie, s’emploie à lui décrire sa décrépitude et celle du monde. Dès lors, son comportement va être une suite de revirements face à l'inéluctable, pour finalement l’admettre.

Le thème central de la pièce est annoncé dans le titre : Le Roi se meurt, et le roi c’est chacun d’entre nous. Ionesco nous donne à voir le comportement et les errements de l’individu confronté à sa propre fin. On distingue schématiquement trois attitudes successives face à une vérité choquante : la dénégation, la révolte et la résignation. Dans un premier temps, Bérenger Ier refuse d’admettre qu’il est à l'agonie. Puis il se révolte, non seulement contre le caractère inéluctable de sa fin, mais aussi contre lui-même qui n’a pas su réfléchir à sa propre condition. Dernier stade, la résignation qui ne peut intervenir qu’après un cheminement intellectuel. Inclusivement, c’est aussi une réflexion sur l’écoulement du temps et la décrépitude, ainsi que sur la perception du réel. En conclusion, la mort est scandaleuse parce qu'on n’a pas pris le temps d’y penser. Elle est aussi représentée comme un spectacle, d'ou le deuxième titre que Ionesco avait initialement choisi : La Cérémonie.

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Je viens de finir d'étudier Rhinocéros en cours... C'est assez interessant au niveau de l'interprétation, la propagation des Rhinocéros pouvant être comparé à la montée du nazisme etc... Le fait que Ionesco utilise le comique et l'absurde pour dénoncer des catastrophes est un procédé très interessant et original, c'est peut-être la meilleure façon de dénoncer quelquechose en montrant sa stupidité. Bref Ionesco a dit en parlant de Rhinocéros : " Bien qu'elle soit une farce, c'est surtout une tragédie ", c'était le sujet de ma dissert lol suivant la note que j'aurais que vous la scannerais :P

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J'ai étudié Rhinocéros pour mon cours de Littérature. Je n'ai pas aimé l'histoire en elle-même, mais c'est le concept de banalisation et d'uniformisation qui m'ont le plus intéressée. En particulier les faux syllogismes, qui relèvent ici du sophisme (discours brillant dans sa forme, mais inepte dans son fond).

Toujours dans l'absurde, j'ai étudié, toujours pour mon cours de Litté en Terminale L, Le Procès, de Franz Kafka.

Article de la Wiki:

"Il relate les mésaventures de Joseph K., qui se réveille un matin et, pour une raison que l'on ne découvre jamais, est arrêté et soumis aux rigueurs de la justice.

Le Procès est une œuvre au ton sinistre, développant un monde étouffant où toute chose se voit dépourvue de sens. À première vue le sujet est politique, avec en toile de fond la dénonciation des gouvernements affirmant leur autorité par des moyens arbitraires et totalitaires.

Toutefois, le plus grand pouvoir du roman tient à la description des conséquences que ce climat entraîne dans la vie et l'esprit de Joseph K, lequel malgré son innocence, ressent au fil de l'histoire une culpabilité grandissante, semblant liée au seul fait d'être vivant et d'exister.

Joseph K. oppose à sa situation absurde et désespérante un volontarisme qui n'ira qu'en s'amenuisant au fil de ses désillusions, face à l'appareil aveugle et impitoyable d'une justice si parfaitement injuste."

La première lecture est difficile, car on ne comprend pas pourquoi K est arrêté, ni le fonctionnement du système, et de plus, on termine le livre frustrés, car la faute de K (mais est-il coupable aux yeux d'une quelquoncque loi) n'est pas révélée. C'est un livre déstabilisant, car on y trouve aucune notion de temps, ni de lieux, tout cela y est totalement impersonnel. L'anonynat de K représente chacun d'entre nous. Il commence par la fin, par le chapitre où K est finalement froidment exécuté par deux hommes inconnus. Le but de Kafka était d'interdire au lecteur tout espoir de dénouement heureux. On peut donner à ce livre un aspect onirique,acr les évènements s'enchainent sans aucune logique: K passe d'un théatre à une église en passant une simple porte, il passe du pallier d'un appartement à une cour de justice, et bien que l'histoire se déroule sur une année, aucun indice ne nous donne la moindre chronologie...

Une histoire qui nous fait réfléchir sur l'insignifiance de l'être humain....

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En roman absurde de Kafka toujours, il y a aussi "La métamorphose"

Synopsis :

Un matin, le héros, Gregor Samsa, se réveille métamorphosé en un monstrueux insecte. La nouvelle suit son évolution physique et mentale du point de vue du métamorphosé. Je ne spoile pas la fin pour ceux qui n'ont pas lu.

C'est une nouvelle extrèmement riche du point de vue de l'interprétation ; on peut y voir des aspects politiques, une critique sociologique de son milieu par Kafka, et on y croise de nombreux passages "dérangeants" (allusion à l'inceste entre autres) qui peuvent être analysés du point de vue psychanalytique.

L'élément absurde est bien sûr ici l'intrusion d'un insecte géant dans la vie d'une famille normale, qui va tout déstabiliser, dans un monde qui avait les apparences de la stabilité.

Sinon, pour ce qui est d'Ionesco, j'ai vu jouer une reprise d'une de ses pièces (je ne connais pas son nom), où Ionesco se met en scène face à 3 clones de son "producteur" qui veulent lui apprendre à écrire du théâtre. Une pièce délicieusement absurde, si quelqu'un en a les coordonnées exactes, je suis preneur !

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je ne connais pas rhinocéros... enfin je ne l'ai pas lu, mais par contre j'ai lu la métamorphose et j'avais bien aimé ce bouquin

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Je l'ai lus cette année,c'est une bonne piece de théatre qui peut preter a sourire sans grand effort.

Par contre ce que je lui reproche est d'etre un poil trop implicite,j'aurais eu du mal a savoir sans recherche sur le livre qu'il denonçais le totallitarisme j'etait partie dans la voix de l'effet de mode ...

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  • 4 years later...
  • 4 months later...

C'est rigolo tous ces gens qui lisent Ionesco et l'absurde uniquement en cours...

Ca fait très... "j'ai de la culture G grâce au lycée"...

(c'pas contre vous hein, c'est juste que je lis genre... 250 livres par an ?)

Ionesco est un génie, il rejoint pas mal Beckett dans ses thèmes, même si je trouve Io', bien plus... jeté.

Rhinocéros est un véritable chef d'oeuvre, je rêverais de le voir mis en scène mais je suis quasiment sûre que c'est un massacre théâtral dans 90% des cas... Alors bon... Si Mnouchkine nous le fait, oui, je ferais le déplacement xD

L'absurde n'est pas mon style préféré, mais il a le mérite d'apaiser le cerveau de temps en temps ^^ Et puis ça se lit bien.

La Métamorphose de Kafka n'est pas absurde... Enfin, je ne l'aurais pas mis là-dedans du tout... Ca tient plus de la fiction que de l'absurde. (il est assez fun aussi comme livre je me souviens avoir aimé le lire, même s'il ne m'a pas laissé un souvenir imperissable...)

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La Métamorphose de Kafka n'est pas absurde... Enfin, je ne l'aurais pas mis là-dedans du tout... Ca tient plus de la fiction que de l'absurde. (il est assez fun aussi comme livre je me souviens avoir aimé le lire, même s'il ne m'a pas laissé un souvenir imperissable...)

J'ai détesté Ionesco et adoré Kafka, donc Kafka ne fait pas de l'absurde CQFD :D

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C'est rigolo tous ces gens qui lisent Ionesco et l'absurde uniquement en cours...

Ca fait très... "j'ai de la culture G grâce au lycée"...

(c'pas contre vous hein, c'est juste que je lis genre... 250 livres par an ?)

:rolleyes:

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