Clip Mein Herz brennt (Piano Version)

Video Mein Herz brennt (Piano Version)

7 déc. 2012

Réalisateur
Zoran Bihać
Lieu de tournage
Beelitz-Heilstätten, Allemagne
Date de tournage
juin 2012
Durée
4:42

Présentation

Lorsque Rammstein sort en single une de ses chansons les plus emblématiques, Mein Herz brennt, de surcroit âgée de plus d'une décennie, le groupe ne fait pas dans la dentelle ! Alors qu'un clip est déjà tourné, Till Lindemann redonne un second souffle à ce titre phare, en enregistrant un piano-voix en février 2012 avec Sven Helbig, qui travaille habituellement comme arrangeur pour Rammstein. La reprise est d'une telle qualité que le groupe décide de tourner un second clip, dédié à cette version alternative !

Zoran Bihać (Links 2-3-4, Mein Teil, Rosenrot) endosse alors le rôle de réalisateur pour la version piano, et retourne sur les lieux où la vidéo originale de Mein Herz brennt a été filmée quelques mois plus tôt : un complexe hospitalier désaffecté de Berlin. Seul le lieu sera commun ; Zoran réalise un clip radicalement différent de celui déjà tourné, avec des moyens restreints et Till comme seul protagoniste. Les deux clips sont aussi radicalement opposés que peuvent l'être les deux versions de Mein Herz brennt.

Le scénario du clip est volontairement simpliste et laisse libre cours à l'imagination. Till apparaît au centre d'une salle rougeâtre, près d'un trou au sol éclairé, symbole de son cœur qui bat. Pendant toute la vidéo, il interprète la chanson, avant de disparaître dans le trou, sa tombe, alors que la lumière s'éteint, symbole de sa mort.

L'essence même de la vidéo repose sur l'interprétation de Till. Et quelle interprétation ! Affublé d'un maquillage sublimant ses yeux, le chanteur nous gratifie d'une performance théâtrale exceptionnelle. Il réussit à porter à lui seul plus de quatre minutes de plans ininterrompus, comme peu d'artistes en sont capables. Epoustouflant !

De part son scénario quasi-inexistant, difficile d'imposer au clip une signification. Cependant, on est amené à penser que Till interprète le rôle (peut-être le sien) d'un artiste meurtri par la vie qu'il a mené : le costume n'est plus adapté, le maquillage dégouline, le corps est couvert de stigmates. Tout un symbole quand on sait que les cicatrices sur le corps de Till sont réelles. L'art total, l'art dans la douleur. Ne s'est-il pas fait percer la joue pour un autre clip ?
Till nous conte l'histoire de cet artiste au fur et à mesure que le clip se déroule. Il enchaîne les mimiques ambiguës, entre le sourire effrayant et les pleurs,  suscitant tour à tour la peur et la compassion. La gamme complète des sentiments suscités par l'homme de scène.
Puis il n'a plus d'autre alternative que de mourir, n'ayant plus matière à vivre. Il descend dans sa tombe, en veillant à rester face à son public, une dernière fois. De la même manière que Till quitte la scène à la fin de chaque concert... Enfin la lumière s'éteint, l'âme s'échappe en un trait de fumée. L'artiste est mort, le spectacle est fini.
Lorsqu'il s'enfonce dans ce trou, difficile de ne pas faire le rapprochement avec le clip Mutter, où Till (d'ailleurs seul également) essaie de s'échapper du trou où il est né. C'est bien du contraire dont il s'agit ici, puisque ce trou est celui où il meurt. Après la naissance, Till nous raconte la vie. Puis la mort. La boucle est bouclée.

Vidéo

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